Cochabamba

Après plus de trois mois de tourisme intensif, on commence un peu à sentir la fatigue. C’est le moment de passer à la deuxième étape du voyage: La partie linguistique. Cours débutant pour Sylvie et révision pour moi. L’avantage de la Bolivie, c’est qu’ils parlent assez bien espagnol (moins d’accent que certains autres pays) et que c’est très bon marché: 4 heures de cours privés pour 30 francs et pension complète pour 7 francs par jour, difficile à battre sur tout le continent.

On a opté pour Cochabamba qui est un des meilleurs endroits du pays pour ce genre d’activité. La 3ème ville du pays n’est ni la plus jolie, ni la plus intéressante, mais elle est assez animée (beaucoup d’étudiants) et située dans une région parsemée de sites à visiter. Qui plus est, le climat est agréable (mieux vaut “palmiers et T-shirt” que les 5 couches de couvertures de l’altiplano pour potasser le passé du subjonctif).

Pour ceux que ça intéresse, Cochabamba est mondialement connue pour sa guerre de l’eau qui a defrayé la chronique il y a quelques années (la privatisation de l’eau courante avait géneré des factures de 20$ chez des habitants en gagnant 100 par mois).

L’école, en plus d’organiser les cours, propose l’hébergement en famille, ce qui, au final, est bien plus sympa. Ça force à pratiquer la langue, et il est possible d’essayer de comprendre un brin de la – très compliquée – politique bolivienne en discutant avec la famille. On a donc passé un peu plus de deux semaines chez Doña Vita et Don Rene (plus Nico le chien) dans une chambre au fond de leur cour.

Le quartier, situé dans la banlieue de Cochabamba est aussi digne d’intérêt: Il a été construit de manière coopérative pour des anciens mineurs de l’Altiplano (mines de Siglo XX à Catavi). Chacun pouvait cotiser afin d’obtenir un maison et un terrain, qu’il terminerait de payer 20-40 ans plus tard. Evidemment, chaque habitant a donc son histoire, toujours intéressante à entendre.

Ça a aussi été assez marrant de se retrouver dans un groupe d’étudiants allemands, autrichiens, suisses et américains de 22 à 67 ans… Discussions obligatoirement en espagnol, cela va sans dire…

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la Bolivie est aussi un pays culturellement riche: musique, cinéma et théâtre locaux sont bien développés. On en profite évidemment tant qu’on peut, et si il est difficile d’éviter les productions américaines au cinéma, heureusement la musique bolivienne est bien plus présente. On a donc pu écouter quelques groupes folkloriques du cru: Semilla et los Kjarkas (essayez de prononcer ça!).

Los Kjarkas jouaient dans le cadre de la foire de Cochabamba, sorte de Comptoir Suisse (pour les vaudois), foire de Genève (pour les genevois) ou Modhac (pour ceux de la Tchaux). Léger étonnement quand ils ont joué la Lambada avec charango, flûte de pan et costumes traditionnels… Après enquête j’ai découvert avec surprise qu’ils en étaient les – heureux – compositeurs. Un brésilien s’est contenté de changer un peu le rythme (et d’appeler Orangina) pour en faire le tube que tout le monde connaît. De quoi gagner quelques paris au bistrot, si jamais. ;-)

Demain, départ pour la Paz et retour sous les couvertures, altiplano oblige.

2 Responses to “Cochabamba”


  1. 1 Irène

    Bravo pour ce cours d’espagnol et cette plongée chez l’habitant. C’est un bon complément humain dans ce périple géographique et visiblement ça a été très instructif. Est-ce que vous avez toujours la forme pour reprendre la route des baroudeurs? On se réjouit d’avoir la suite qui est déjà prometteuse.
    Gros bisous
    Irène

  2. 2 jean pierre et nicolas

    dans le fond vous avez eu raison de choisir une petite ville de bolivie.
    ma seule crainte etait que les bolivars allaient etre racistes et que les contacts allaient etre difficiles, mais ca ne semble pas etre le cas, bien sur vous avez aussi l avantage de pouvoir echanger avec d autres etudiants, et vivre dans une famille, c’est ce que j’ai fait aussi au mexique et m a permis d’apprendre l’espagnol en six mois.
    pour le moment je prepare mon cours d ete a nice et cherche des solutions pour des billets pas chers pour nous deux, parce que a cause du petrole, les premiers billets que j’ai trouve mexique france suisse retour par le quebec ou j ai un seminaire a quelques choses comme 5000 dollars; j ‘en suis a 2000 dollars pour l instant avec les supplements petroles et tout ca.
    enfin a part ca tout va bien.
    reposez-vous bien et profiter de vous remettre en forme pour la seconde partie du voyage.
    nico et jean pierre

Comments are currently closed.